C’est une grande aventure qui aura duré presque 2 ans. Après avoir découvert par hasard l’existence de ce concours international à travers les reportages et images de l’exposition précédente, je me suis laissé tenter.
Tous les 2 ans, environ 300 relieurs amateurs du monde entier travaillent sur le même livre. L’association fournit les feuilles imprimées sorties directement de l’éditeur et chacun se lance dans une créativité personnelle. Une dizaine de prix sont attribués avec une note technique et une note créativité puis une exposition a lieu à Saint-Rémy- lès-Chevreuse, avec remise de prix.
Ma faible expérience me retient mais le challenge me séduit.
Le récit de cette aventure
Tous les détails liés à l’organisation 2024 sont sur le site de la Biennale.
L’édition précédente portait sur le livre de Joseph Kessel : “Le Lion”. Les réalisations sont magnifiques, à voir dans les archives.
Quelques articles de relieurs sur leurs réalisations passées m’interpellent : technique, expérience… Nous avons un peu plus de 12 mois pour réaliser le livre et l’envoyer au jury.
Commencer par lire le livre. Trouverai-je l’inspiration ?
7 avril 2023 : je me lance, et je m’inscris. Numéroté de 1 à 400, je commande le n°400. On dit que les derniers seront les premiers …
Reception du colis.
Les feuilles sont pliées en 4 pour constituer les cahiers : 8 pages par cahier. Les feuillets ne sont pass encore découpés car les feuilles sortent directement de l’imprimerie. Les illustrations fournies et le frontispice font référence aux pages de texte et devront être insérées au bon endroit.
Quelques feuillets blancs pour constituer les pages de garde.
Première question sur les illustrations : les gravures à priori sont toujours en “belle page”, donc à droite. Quand elle fait référence à une page paire, c’est facile : elle est en face. Quand elle fait référence à une page impaire, faut-il la mettre avant ou après ? J’ai cherché dans des livres identiques sans réellement trouver de réponse. J’ai donc décidé de les mettre après pour laisser libre cours à l’imagination du lecteur avant de découvrir la gravure.
Bien sûr, le frontispice lui, se trouvera à gauche en face de la page de titre.
Mise en place des pages de garde et le corps d’ouvrage est constitué.
Et là, grosse interruption de travail pour réaliser un livre cobaye avec les mêmes dimensions…..hauteur, largeur, épaisseur
En traînant chez ma bouquiniste préférée, j’ai trouvé “Graziella” de Lamartine. J’ai donc entrepris de faire la même couvrure avec les mêmes dégradés de peinture, les mêmes tranchefiles, etc….
J’ai déjà mis quelques photos sur la galerie, voici le lien année 2023
Graziella cobaye
- Tests de peinture à l’aérographe pour faire un dégradé
- tranchefiles avec couleurs alternées / dégradé
- pages de garde
Tous ces tests m’ont permis de définir comment j’allais procéder avec “Vol de Nuit”
Tranchefiles : après avoir fait le dessin en comptant le nombre de boucles, choix des couleurs en rapport avec les futres mosaïques, tranchefiles chapiteau classiques, fils de soie
Choix du cuir : taurillon blanc ou noir ? Le contraste des couleurs fonctionne mieux avec du cuir noir – grain très fin. Mais pour faire du bleu clair sur du noir, j’ai dû passer une couche de blanc dans le coin gauche. Tout à l’aérographe.
Motifs et mosaïque : la réflexion a été totale
- en s’inspirant de dessins, BD…
- en restant dans le sujet
- en limitant la complexité des pièces sachant qu’à cette époque je ne connaissais que la technique de Blanchet Saint-Jean et les pièces superposées, qui finalement donne de la profondeur aux nuages
Pages de garde : beaucoup de variantes mais conforme au cobaye avec du lokta
- La couleur choisie en fonction du contraste de l’impression
- les dessins composés sur Photoshop représentant le même souci du chef dans son bureau inquiet de ne pas pouvoir envoyer son courrier et de l’épouse dans sa maison inquiète de ne pas voir revenir son mari.
Pour finalement avoir le résultat final
avec un beau diplôme…..
1 commentaire
C’est magnifique