Mes collègues m'ont suggéré d'en faire un marchepied !

Ces collègues que j’apprécie beaucoup ont évoqué cette idée avant de le voir terminé et en effet, les limites habituelles de livres à relier sont dépassées. Qu’en diront-ils quand ils verront le résultat ? J’appréhende…

Pour cette raison, je l’ai placé dans la catégorie “Création” de ma galerie d’images et non pas dans la catégorie traditionnelle d’un “cuir” conforme aux structures habituelles.

Pourquoi donc un tel défi ?

Quelques mots sur son origine :

L’auteur Ivan Bounine est un poète russe du début du 20° siècle très connu en Russie bien sûr, moins chez nous. Son oeuvre a été récompensée par le Prix Nobel de Littérature en 1933, oeuvre (Wikipedia) qu’il a complétée jusqu’à sa mort en 1953.

Un éditeur russe de Saint-Petersbourg a publié en 1914 et 1915 une série gratuite de cahiers de littérature contemporaine et l’oeuvre complète de Bounine en 6 tomes a donc fait l’objet en 1915, de 12 cahiers que mon amie russe Yulia m’a offerts pour “me metttre à l’épreuve”. 

Son intérêt historique inclut l’ancien alphabet russe avec des lettres depuis disparues et – ce que je ne saurai confirmer – un vocabulaire d’époque.

L’état global est correct, certains cahiers ne sont même pas coupés en tête.

Le projet :

Avec 12 cahiers dont le découpage ne correspond à rien d’autre que les besoins d’imprimerie, ou 6 tomes sans réel chronologie, regroupés par poèmes ou par histoires, je décide d’en faire un seul ouvrage.

  • Démontage des cahiers, réparation de quelques pages, ébarbage grossier mais nécessaire
  • Feuille de lokta intercalaire entre chacun des tomes pour faciliter la lecture
  • Page supplémentaire bilingue français-russe comme table des matières 
  • Couture sur rubans pour faciliter l’ouverture d’un livre d’une telle épaisseur

Cahier de couverture

Pour insérer les 12 couvertures dans l’ouvrage, j’ai réalisé un petit cahier à encastrer dans le plat inférieur. 

  • réduction des couvertures à une taille pour les intégrer dans une poche à l’intérieur d’un plat qui permette quand même une couvrure cuir avec remplis
  • construction du cahier

Epaisseur 3,5mm

On rajoute un peu de jeu pour glisser le cahier, carton dessus et dessous, comblage extérrieur après couture, une encoche en tête pour extraire le cahier de la poche, et on a un plat de 6mm.
Il faudra la même épaisseur pour le plat supérieur…. vous imaginez les mors !

Suivent les étapes traditionnelles

  • confection des mors
  • collage des rubans
  • tarlatane
  • tranchefiles
  • faux-dos
  • nerfs

Devant la taille du livre et son poids, renfort des mors par des claies en tissu avant la pose du faux-dos

Projet de titre et d'étiquettes, et pose d'encadrement sous forme de nerfs

La pose de la couvrure avec nerfs sur dos et sur plats est standard, avec charnières cuir, gardes en papier éléphant, y compris l’habillage de la poche du plat inférieur

Toutefois, une attention particulière pour l’encoche du plat inférieur afin de faciliter l’extraction du cahier de la poche : habillage du crochet en cuir.

 

Finitions avec un nouveau gadget personnel : fleuron personnalisé avec mon logo à l’intérieur du plat supérieur. Même si le doré n’a pas bien pris, vous devriez le reconnaitre…

 

Il n’y a plus qu’à le cirer.

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