Rencontre avec JP. Gouy et visite de son atelier

Un aller-retour entre Grenoble et le marais Poitevin, pour participer à l’Assemblée Générale de Mediolanum m’a permis de faire une étape chez Jean-Pierre Gouy.

“Bien sûr, venez, le mercredi, je suis toujours là !” et c’est ainsi qu’à l’improviste, je l’ai rencontré.

Je n’ai aucune compétence pour parler de Jean-Pierre Gouy et beaucoup l’ont fait avant moi. Il est l’un des derniers maîtres en France – je crois qu’on peut les compter sur les doigts de la main – à faire des papiers à la main, d’une qualité exceptionnelle et de grammages variés necessaires à toutes les restaurations de livres anciens. Les connaisseurs le reconnaitront.

Je suis ému par son amour du métier qu’il continue à exercer avec passion, le départ à la retraite est un sujet qui va et qui vient.
Visitez son site Internet, vous aurez réponse à beaucoup de vos questions. La description du processus de fabrication, des outils et de l’histoire du papier est très accessible.

N’hésitez pas à lui rendre visite. Outre sa compétence, Jean Pierre Gouy est fort sympatique.

Mediolanum

Du nom romain de la ville de Saintes, Mediolanum est une association dont le but est de promouvoir l’édition de beaux livres, sur la base photographique de Michel Garnier.

Visitez le site Internet, et sa boutique

En pleine campagne, à quelques kilomètres de l’autoroute entre Brive et Tulle, un jardin magnifique exploité et entretenu par son épouse, Jean-Pierre Gouy vit dans son atelier bien loin d’une configuration industrielle. Toutes les étapes de la fabrication du papier à la main sont réalisées sur place et au-delà, Jean-Pierre pousse le travail jusqu’à imprimer des faire-parts, des poèmes, des livres de mariage, etc….

Je vais seulement présenter quelques photos des étapes principales, sachant que la réalisation repose sur des années d’expérience, d’utilisation de matériaux,, de pigments, de produits plus ou moins biochimiques (péroxyde d’hydrogène….) … je n’ai pas tout retenu. Il peut y avoir des erreurs dans les descriptions. Voici ce que j’ai retenu.

Découpage des chiffons de chanvre ou de lin en petits morceaux acceptables par la pile hollandaise.
Réalisation effectuée à la main sur un banc équipé d’une lame de faux.
On rajoute parfois quelques copeaux de bois.

Pile hollandaise

Réglable en hauteur pour obtenir des fibres plus ou moins courtes ou  longues, elle broie les chiffons en pâte à papier : 5kg de chiffons pour 150 litres d’eau

 

Mais les pontuseaux apparaissent sur les papiers sous la forme d’une ligne claire blanche et ils gênent la lecture de partitions musicales avec lignes de portées lors de l’impression de pages de cantiques. En effet, on sent clairement la surépaisseur des pontuseaux par rapport au plan des vergeures.

D’où la création de tamis pour du papier vélin. Ce sont des grilles. On l’appelle vélin car le papier est doux comme une peau en vélin.

La pâte est prête.

On choisit le tamis parmi une belle collection:
– au début, l’espacement entre les pontuseaux est petit, 15 ou 18 mm
– puis, les papetiers sont “fatigués” car les tamis sont lourds et ils augmentent l’écartement à 20 puis 25 mm.

Tamis de papier vergé avec filigranes . Notez celui de JP Gouy
Tamis de papier vélin

Puis, réalisation de la feuille. L’exemple choisi possède un dessin magnifique en filigrane.

Mise sous presse en intercalant des feutres pour évacuer l’eau, et ensuite séchage

A la fin, on change de métier, on passe de maître papetier à maître imprimeur.

 

Merci Jean-Pierre pour cette visite.

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